voici, en guise d'introduction explicative à ce qu'est le blackjack dans sa version 'tournoi', un petit tableau comparatif entre les deux façons de jouer ce jeu captivant :
1) Autant l'on joue contre la maison en BJ régulier, autant on joue contre les autres joueurs VIA le croupier en tournoi.
2) Si le but est de gagner, à terme ou pas, un bénéfice en fonction de la variance au BJ régulier, en BJ de tournoi, il s'agit de terminer une partie / un round / un groupe de mains avec plus de valeur en jetons devant soi que les autres joueurs assisà la table, QUITTE à finir avec moins que ce avec quoi l'on a commencé à jouer. Pour gagner, il faut donc parfois accepter un écrémage de son chipstack !
3) En casino, les stratégies de jeu et les BR des autres joueurs à la table n'ont AUCUNE influence sur vos chances de l'emporter, si ce n'est au niveau du comptage. En tournoi, CHAQUE mouvement d'autrui aura un impact sur votre classement final.
4) Au casino, jamais l'on entendra de joueur sain d'esprit espérer que le croupier batte tout le monde. En tournoi, il faudra régulièrement compter sur la victoire du dealer ! ]-)
5) Une trip-BR de 55 € ne fait guère long feu en BJ normal. En tournoi, une BR de 55 € en devient une de 5000 €, qui peuvent vous rapporter 50 fois votre mise en fin de soirée (pas même en fin de session).
6) Pas de limite inférieure aux pertes en BJ régulier (ou tout du moins à hauteur de -3 SD). En tournoi, on ne risque que le prix d'inscription, et parfois un modeste re-buy.
7) La maîtrise de la SB est essentielle en BJ traditionnel, et c'est le comptage qui dit quand en dévier. Le LIBRE JEU avec la SB est essentiel en tournoi, le comptage y étant rendu quasiment inutile.
8) Vos chances d'acquérir une notoriété quelconque sont infimes en CBJ. En TBJ, votre talent peut vous faire atterrir sur les plateaux de TV (Ken Smith sur GSN etc.) et vous valoir les mêmes groupies bien fessues qu'un joueur de Poker de la trempe d'Esfandiari ou de Hellmuth.

9) Comment se passe une session de CBJ ? On s'assoit (au bout d'un moment), on joue, on compte si et qd on peut, on se camoufle, on sort, on revient, on mise jusqu'au bout de la nuit, on se casse, parfois avec un coup de pied au Q.
Comment se passe un tournoi ? On est reçu comme une sommité, on se fait régaler par la maison d'office, on serre des pognes de joueurs sympathiques, on choisit sa place, on se renseigne sur le format, on a droit à une allocution du MCD, voire à une interview d'une radio ou d'un journal local.
On se prépare à jouer 20 à 30 mains seulement, mais avec le temps de réflexion alloué à un joueur d'échecs. Tour de qualif' après tour de qualif', les X joueurs du départ ne sont plus que (14) pour la demi-finale, et 6 ou 7 pour la table finale, assurés qu'ils sont d'avoir d'ores et déjà remporté quelque chose (1000 euros en Europe, cent fois plus à Vegas), et de pouvoir donc jouer de façon d'autant plus détendue. Le bouton qui détermine les tours de parole est placé. Les stacks distribués et enregistrés par des 'claudettes'. Tout l'art du BJ de tournoi va maintenant consister à compter en permanence, non pas le RC, mais les soldes de chaque joueur, à identifier les vrais joueurs dangereux, et à ajuster vos mises au cent près en fonction de votre position relative (au classement, au tour de parole, à vos besoins de points pour vous qualifier etc.) Le leader en points s'en allant défendre son privilège, les autres allant tout faire (oui, TOUT : guerre psychologique, humour, obséquiosité, bluff, 'catch-up-bets' etc.) pour le ratraper, voire le dépasser, voire le pousser à la ruine et ainsi le NIQUER. Mais je m'échauffe.

Enfin, à méditer :
10) Un 'bourrin de casino' n'a aucune chance au black jack régulier à terme. Le même bourrin a TOUTES les chances de passer les deux premiers tours de qualifs, bref de parvenir en demi-finale en tournoi.
Merci de votre attention et à bientôt pour un nouvel article. Peut-être.

KF